Le James Webb Spatial Telescope (JWST) est le téléscope spatial le plus abouti à ce jour. Concentré de technologies rassemblant les dernières recherches de ces 2 à 3 dernières décennies en matière d’optique, d'orientation dans l’espace et de traitement de l'information, nombreux sont les astronomes actuels ou en devenir à vouloir utiliser ses résultats d’observation. Dans le plus grand secret, les laboratoires de recherche magique ont également inclus des instruments de leurs cru, non dévoilés aux yeux du grand public, mais ils n’en restent pas moins présents à bord et disposés à nous en apprendre davantage sur les mystères de la magie dans cette infinité cosmique.

Succédant au fameux télescope Hubble lancé 30 ans plus tôt (lien vers une image juste ici), il est spécialisé dans l’infrarouge et permet ainsi de visualiser des galaxies et étoiles très lointaines. Mais ce n’est pas tout ! Son observation des planètes de notre propre système solaire sous ce spectre de la lumière lui permet de mettre en évidence certains éléments intéressants, et de voir ainsi ces planètes sous un autre jour. Son lancement, quant à lui, constitue également une prouesse technique sans précédent puisqu’il a fallu déployer l’intégralité de ses 18 miroirs hexagonaux constituant le miroir primaire et de multiples autres composants afin d’obtenir sa forme opérationnelle, et le tout, sans aucune marge d'erreur possible. Il faut effectivement se dire que le satellite est lancé dans l’espace en étant totalement replié sur lui-même afin d’être contenu dans la fusée qui lui permet de quitter la Terre et d'initier son grand voyage. Le déploiement constitue donc une phase cruciale dans la mission sans qu’aucune erreur parmi les plus de 300 possibles pannes n'arrive en cours de route. Vous pouvez d’ailleurs regarder ici-même une courte vidéo retraçant les différentes étapes de ce déploiement. Mais grâce au travail et au talent de la communauté scientifique mondiale, le télescope a pu nous donner ses premières images le 11 juillet 2022.

La capacité du James Webb à voir dans les infrarouges nous permet de remonter à des temps très lointains dans la vie de notre univers. En effet, la performance du télescope dans l'infrarouge lui permet notamment de passer au travers de la poussière d'étoile et du gaz présents dans cette partie de l'univers et qui masquent de potentielles étoiles lointaines. Les clichés pris dans ces gammes de couleur, invisibles à nos yeux, nous permettent donc de retrouver la trace d’étoiles à la fois lointaines et très peu lumineuses.

Il nous est possible d'observer des étoiles en début de formation étant donné que les étoiles les plus lointaines sont également les plus jeunes de notre point de vue. La lumière que nous recevons d'elles a effectivement mis le plus de temps possible pour arriver jusqu'à nous et nous les voyons alors à leur stade d'il y a quelques millions d'années. C'est notamment le cas pour la nébuleuse de la Carène (image ici) qui abrite un certain nombre de très jeunes étoiles ou du Quintet de Stephan (image ici) qui regroupe cinq galaxies spirales et qui nous renseigne également sur les interactions entre les galaxies tout en nous permettant d’envisager le futur de la nôtre.

L’intérêt de ces clichés est de nous en apprendre davantage sur les mécanismes de formation des étoiles et des galaxies étant donné que nous en détectons forcément plus, mais aussi de conforter nos modèles actuels construits grâce à nos observations antérieures.

Malgré la prouesse technologique sans précédent qu’il représente, Webb ne fait pas le travail à lui seul pour certains types d’observations. En effet, le croisement de ses prises de vue avec des observations issues d’autres télescopes prenant dans des domaines optiques divers tels que les rayons X permet d’obtenir des combinaisons incroyables. C’est notamment le cas avec le cliché de l’ultra Deep Field (champ ultra profond) prise par Webb via deux caméras différentes (ici) correspondant à une partie de l'hémisphère sud de la constellation du Fourneau. Hubble nous avait déjà fourni un cliché que Webb est venu améliorer. Néanmoins, le même combiné avec un cliché pris avec le télescope Chandra observant lui dans les rayons X juste ici a permis de mettre en évidence un amas de gaz chaud dont la masse serait supérieure à celle de toutes les galaxies de l’amas visible réunies. C’est donc un élément on ne peut plus important qui enrichit certainement d’autres observations , et même certains calculs théoriques n’ayant jusqu’alors aucune observation tangible pouvant les appuyer. Cela nous permet également de constater la puissance des observations couplées et les possibilités que cela peut offrir sur de nouvelles zones de la sphère céleste.

L’espace profond n’est pas la seule zone du cosmos que ce télescope s’est attelé à observer. Cette fois-ci, nous allons effectivement nous intéresser aux clichés que le James Webb a pu prendre des planètes voisines de la Terre, dans notre système solaire. L’objectif premier du James Webb n’est pas de concentrer ses capacités de photographies infrarouges vers ces objets célestes. Néanmoins, une partie de ses technologies le permettant, il nous a tout de même partagé quelques images fort intéressantes, voire même perturbantes.

C’est la première planète gazeuse en partant du Soleil, et elle nous apparaît comme changée, avec des teintes vertes et bleues, sous le spectre infrarouge. Ce nouveau portrait de Jupiter (ici) semble mettre en valeur, de manière plus spectaculaire qu’à son accoutumée, ses vents et tempêtes, créant ainsi de larges bandes horizontales d’est en ouest, et nous permet également de voir sa fameuse tâche caractéristique d’ordinaire rouge orangée, tentée de blanc. A titre de comparaison, voici une photo de Jupiter comme nous avons l’habitude de la voir juste ici. Sur le nouveau cliché de Webb, au nord et au sud, il est également possible d’apercevoir quelques aurores rougeâtre, signe d’une interaction intense entre les vents solaires et le champ magnétique de la géante gazeuse.

Neptune, quant à elle, nous apparait comme une boule presque transparente et argentée (cliché ici-même). L’infrarouge permet ici de mettre en évidence les traces de nuage de glace de méthane, visibles sous forme de tâches très brillantes dans sa partie sud, et invisibles dans notre champ de vision classique. De beaux anneaux complètent avec force ce cliché et nous présentent avec élégance cette autre planète gazeuse, comme métamorphosée sous la vision du James Webb.

Pour cette nouvelle édition, je vous propose de partir sur du dessin ! Pas de panique, si vous n’êtes pas un as du pinceau, considérez simplement que toute participation quelle qu’elle soit sera récompensée, du moment qu’elle est cohérente avec la consigne et qu’il y a un minimum d’investissement !

Venons-en donc à la fameuse consigne. Ce cher James Webb nous a également fait cadeau de découvertes concernant des données sur des exoplanètes (des planètes en dehors de notre système solaire). Mais aucune réelle image nette et directe n’a pu être transmise, parce que ces planètes sont beaucoup trop loin. C’est pourquoi, je vous demande de dessiner (d’inventer) une exoplanète ! Vous pouvez lui attribuer les caractéristiques/couleurs que vous souhaitez, tant qu'elle a la forme d’une planète. Quelques images d’artiste sur internet pourront sûrement vous donner de l’inspiration au besoin. Soyez créatifs !

Précision : Vous pouvez utiliser sketchtoy ou un logiciel de retouche photo, peu importe. Faites comme il vous plaira !

Toutes vos participations sont à m’envoyer par MP (à Toma Dresden) (la précision est sans doute inutile, mais sait-on jamais) pour le 5 novembre à 23h59 HF au plus tard.

Au plaisir de vous voir agitez vos pinceaux !

Astronomiquement vôtre,
Toma Dresden